Par Chandler Stevens
– Fondateur de
The Ecosomatics Institute
Permettez-moi de commencer par une règle générale pour améliorer la vie en tant que corps humain :
S’il peut bouger, bougez-le autant que vous le pouvez (sans effort ou fatigue) – aussi souvent que vous le pouvez pendant la journée.
Voilà, cela devrait suffire.
Mais si vous avez envie de poursuivre votre lecture, parlons un peu de l’amélioration du mouvement, des sensations, et des moyens de vivre une vie agréable.
La règle ci-dessus présente un avantage physiologique distinct. Les corps fonctionnent selon le principe biologique ASDI, Adaptation Spécifique à la Demande Imposée. Lorsque vous faites bouger les différentes articulations et les tissus dans toute leur amplitude fréquemment au cours de la journée, vous leur donnez le stimulus dont ils ont besoin pour maintenir leur santé au fil du temps. Cependant, cela va un peu plus loin…
Si nous ne bougeons pas, nous ne ressentons pas.
Pour donner un exemple hyperbolique : vous avez peut-être entendu parler de certaines recherches sur le Botox. En résumé, les personnes qui ont subi des injections de Botox expriment moins d’émotions (parce que la musculature de leur visage ne bouge pas autant) et perçoivent moins d’émotions. Moins leurs tissus bougent, moins ils ressentent d’émotions en conséquence.
La contraction des différents muscles est le moyen même par lequel nous exprimons nos émotions. Ce n’est pas un concept nouveau, mais c’est l’une des raisons pour lesquelles certaines personnes ressentent de profonds changements émotionnels lorsqu’elles se mettent à bouger pour la première fois ou lorsqu’elles affinent leur sensibilité à ce qui se passe dans leur corps au fil du temps.
Vous ressentez littéralement plus de choses lorsque vous élargissez votre conscience de vous-même.
Certaines personnes lisant ces lignes se demanderont peut-être : pourquoi s’en soucier ?
Je vois deux avantages principaux :
– Le premier est qu’en tant que créatures sociales, l’intelligence émotionnelle sous-tend notre capacité à accomplir de grandes choses en groupe. Les problèmes du monde sont bien trop complexes pour qu’une seule personne puisse les résoudre seule. Depuis l’aube de notre espèce, nous dépendons de la cohésion du groupe et de la pluralité de la pensée pour faire face à un monde changeant et stimulant.
– Le second est que l’affect émotionnel est au cœur même de vos systèmes de motivation et de recherche de sens. Si vous luttez contre la procrastination, l’insatisfaction ou la confusion quant à ce que vous attendez de la vie, c’est un signe clair que quelque chose ne va pas dans la façon dont vous abordez l’expérience émotionnelle.
À mon avis, ce sont des choses importantes.
Mais une fois encore, je ne suis peut-être qu’un ermite à moitié fou dans les bois.
Ma vision des choses, c’est que nous sommes immergés dans un contexte technophile et biophobe qui se prête à une expérience perpétuellement floue et plate. C’est tolérable, pas terrible, et c’est ce qui est le plus dangereux.
Je vous implore de bouger, de vous agiter, de vous agripper, de vous déchirer, d’onduler, de frémir, d’écraser, de sauter, de vous accroupir, de marcher et de toutes ces myriades de choses qui sont votre droit de naissance.
Faites-le en sachant que vous vous améliorez non seulement pour vous mais aussi pour votre espèce. Faites-le en sachant qu’un million de zéros ne font pas un. Faites-le en sachant qu’il suffit de quelques personnes délibérées dans un grand groupe pour tracer la voie.
A bientôt,
Chandler
–Traduit de l’anglais par Camille R.
Formé en tant que thérapeute corporel et Doula de fin de vie, ainsi qu’à la pensée systémique et à l’éducation somatique. (Et aussi ancien chercheur dans la protection de l’environnement). Chandler Stevens développe actuellement une approche « du bas vers le haut » du développement psychologique par le mouvement et la conscience corporelle en psychologie clinique.
Expert dans l’exploration des liens entre le corps, l’esprit et l’environnement dans lequel nous évoluons. Plus d’infos ici.
