Lorsque je ne sais plus trop où j’en suis dans ma vie et que j’ai du mal à savoir ce qu’il se passe en moi, il y a une pratique qui m’aide à chaque fois à retrouver le lien « de moi à moi ».
Non, ceci n’est pas un énième article sur les multiples bienfaits de la méditation, même si cela s’appelle « méditation », ne vous laissez pas duper par le titre de la vidéo. En réalité, il s’agit plus de se laisser guider dans une pratique de reconnexion aux différentes parties de notre corps, faire un tour du propriétaire bien concret et tangible.
Personnellement je ne suis pas cliente de ce qu’on appelle la méditation en règle générale, faire le vide dans sa tête, se concentrer sur sa respiration, etc. Cela me fait l’effet inverse, je pars dans ma tête et perds la connexion avec le sol. Cela semble m’éloigner encore plus de moi, comme si je devais repousser des pensées ou des émotions, comme s’il y avait une « bonne manière » de méditer et que si je n’y arrivais pas, que c’était du temps perdu, encore une fois, je me sentais comme un problème à résoudre = je n’arrive pas à méditer alors que c’est bon pour les autres, pourquoi je n’y arrive pas, etc. Parfait quand on est déjà en détresse physique ou émotionnelle !
En fait ce n’était tout simplement pas la bonne pratique pour moi, comme cette pratique que j’aime ne sera peut-être pas du tout pour vous, peut-être que la danse, le dessin ou le jardinage sont des pratiques qui elles vous permettent de vraiment vous sentir connecté.e à votre corps.
L’ancrage corporel
Ici la pratique est très concrète, c’est un « ancrage » corporel, on porte vraiment attention à ce qu’il se passe dans nos sensations physiques, et on se rencontre comme on est là dans l’instant. Il s’agit de se poser avec soi, et j’aime que la pratique soit guidée, cela me permet de garder le lien direct avec mon corps bien concret, au lieu de repartir dans ma tête.
Il est parfois si difficile de rester avec soi, en soi, pour de multiples raisons, le stress du travail, de la vie familiale, les conflits relationnels, des ruminations sur ce qui aurait dû être ou bien les douleurs, la maladie, la perte d’un être cher ou des traumatismes passés. On peut vite se perdre dans la recherche du confort, dans l’évitement à tout prix de ce qui est présent en nous, des émotions que l’on ne veut surtout pas ressentir ou bien de celles que l’on cherche désespérément à connaître. Et tout ça, c’est aussi ok, nos mécanismes de compensation sont nombreux et parfois très utiles. Mais quelques fois, on passe à côté de soi, et je trouve ça important de pouvoir prendre un temps pour rencontrer des bouts de nous que l’on a trop souvent évincés.
C’est un risque, c’est sûr. Entrer en rapport avec soi, c’est prendre le risque de découvrir que ce qui nous convenait jusqu’ici ne nous convient peut-être plus, que ce que l’on croyait vouloir n’est peut-être pas ce que nous souhaitons réellement au fond.
Je me vois écrire et je me dis que c’est probablement très abstrait tout d’un coup ce que je dis, mais mon point ici, c’est que peu importe ce que vous cherchez, je pense que faire ami-ami avec ce qu’il se passe dans votre corps à cet instant T est une ressource précieuse, votre corps est le seul compagnon qui est là depuis votre naissance et qui vous accompagnera jusqu’à votre mort, c’est la relation la plus intime et importante que vous n’aurez jamais, tout ce que vous vivez, vous le vivez en sensations corporelles, physiques, c’est du concret.
Votre corps sait, il recèle d’informations et de trésors sur qui vous êtes et ce qui vous entoure, et cette pratique de 20 minutes est pour moi une façon de recréer cette relation, renforcer la connexion qui existe entre moi et lui, retrouver le lien à soi.